vendredi 22 mai 2015

poème de G. Apollinaire

que je m'ennuie entre ces murs tout nus
  et pleins de couleurs pâles
une mouche sur le papier à pas menus
  parcourt mes lignes inégales

Que deviendrais-je ô dieu qui connait ma douleur
   toi qui me l'a donnée
prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
  le bruit de ma chaise enchaînée

Et tous ces pauvres coeurs battant dans la prison
  l'amour qjui m'accompagne
Prends en pitié surtout ma débile raison
  et ce désespoir qui la gagne

(G. Apollinaire - alcools)